Moulineaux et la Vallée de Seine

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samedi 29 avril 2006

Moulineaux

Le château de Robert le Diable est situé sur une colline qui domine la Seine de très haut, et la vue s’y étend sur toute la région rouennaise, ce qui en faisait une situation particulièrement stratégique.

A moitié ruiné, il y a été aménagé un petit musée avec des souvenirs divers ainsi que des scènes reconstituées de l’histoire locale et de la vie au Moyen Age. Il était situé dans la Grande Tour, mais comme nous l’avons déjà vu précédemment, tout disparu pendant les pillages de la seconde guerre mondiale.

Autre bémol : le site est fermé au public depuis 2003, et sa réouverture n’est, pour l’instant, pas encore programmée. On se heurte donc actuellement à une grille fermée avec un écriteau interdisant l’accès au château que l’on ne peut d’ailleurs apercevoir qu’à travers un grillage.

     

Il faut savoir que Moulineaux est une commune appartenant au canton de Grand-Couronne et sa population est d’environ 900 habitants, les « moulinais ». Composé des deux mots « moulin » et « eau », le nom de la commune fait directement référence aux nombreux moulins à eau qui bordaient la petite rivière, longue de quelques centaines de mètres, et qui prenait sa source au pied de la colline pour rejoindre la seine à travers les prairies.

La plus ancienne mention remonte au 11ème siècle sous la forme de « molinelli » signifiant « les petits moulins ». Elle rappelle l’existence de moulins à eau, élevés au Moyen-Age sur les ruisseaux qui traversaient son territoire. Le dernier d’ente eux a disparu au milieu des années soixante. Ces ruisseaux étaient alimentés par de nombreuses sources qui émergent au pied des falaises dans le quartier des Fontaines et le plus important était connu sous le nom de Rivière de Moulineaux.

Des hauteurs du village, on domine à la fois le fleuve et la vallée creusée dans la forêt de la Londe jusqu’à Orival, qui recoupe pratiquement en ligne droite le méandre de Rouen, dont l’amplitude est ici très faible (environ 6 kilomètres).

Un verrou capital donc, puisque c’est à Rouen qu’est jeté le premier pont sur la Seine depuis le littoral. Cette position stratégique a valu à Moulineaux d’être, dès ses origines, un poste militaire.

Les romains s’y installent les premiers au lieu-dit La Maredote. A quelques mètres de là, les ducs de Normandie élèvent tout d’abord une tour de guet, puis une place forte, avec un puits captant les sources du village.

En 1870, en juin 1940, puis en août 1944, Moulineaux est à nouveau le théâtre de violents combats. Tout au long de siècles, la commune partage son activité entre l’exploitation des moulins et celle des prairies. Une laiterie est installée à la Vacherie dès le 16ème siècle. Un port occupait le confluent de la rivière de Moulineaux et de la Seine. Moulins et prairies ont aujourd’hui fait place à la zone d’extension du port de Rouen.

La loi de protection des Monuments naturels et des Sites

Avec la loi du 21 avril 1906 sur les sites, renforcée par celle du 2 mai 1930, cela fait désormais un siècle que l’Etat porte un regard attentionné sur les territoires les plus emblématiques de France.

Protéger c’est : assurer la pérennité d’un patrimoine ; aménager et gérer ce patrimoine sans le dénaturer ; le mettre en valeur. L’Etat s’est engagé dans une politique de protection et de mise en valeur des sites depuis la loi de 1906 sur les sites et monuments naturels « de caractère artistique ». Renforcée par la loi du 2 mai 1930 relative à la protection des monuments naturels et des sites, elle est désormais intégrée dans le code de l’Environnement.

La politique des sites s’articule autour de 4 axes majeurs :

  • - L’analyse et le bilan des sites protégés
  • - La mise en valeur de nouvelles protections de sites
  • - Le contrôle de l’évolution et de la gestion de sites protégés
  • - La communication sur les sites protégés

La DIREN, (DIrection Régionale de l’ENvironnement), met en œuvre la politique des sites et des paysages avec l’appui des services régionaux et départementaux concernés, tout particulièrement le SDAP, (Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine), ainsi que la CSSPP, (Commission Supérieure des Sites Perspectives et Paysages). La DIREN est également aidée par les maires qui sont aussi garants de la protection et de la transmission du patrimoine paysager de la commune.

La loi instaure deux niveaux de protection complémentaires : l’inscription et le classement qui constituent la reconnaissance officielle de la qualité d’un site et la décision de placer son évolution sous le contrôle et la responsabilité de l’Etat.

Les vestiges du château de Robert le Diable sont classés depuis le 5 décembre 1935. Ils sont constitués d’une fosse, un donjon, une chapelle et une enceinte.

L’inscription sur la liste des sites, quant à elle, est une mesure plus souple. Elle constitue une garantie minimale de protection. Elle impose d’informer l’administration de tout projet de travaux de nature à modifier l’aspect du site.

Le Code de l’Environnement (art. L-341-1 à L-341-22) prévoit que peuvent être protégés des espaces particulièrement remarquables, monuments naturels et sites qui présentent un intérêt général du point de vue « artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque ».

La Commission Supérieure des Sites, perspectives et paysages:

Cette commission, présidée par le ministre des sites, est composée de représentants des ministres concernés, de députés, de personnalités qualifiées en matière de protection de sites, du cadre de vie et des sciences de la nature désignées par le ministres chargé des sites. Elle conseille notamment le ministre chargé des sites pour l’élaboration et l’application sur l’ensemble du territoire d’une politique de protection, de conservation et de mise en valeur des monuments naturels, des sites et des paysages urbains et ruraux.

Le classement a pour objectif de préserver un patrimoine. Il impose le maintien des caractères du site ayant justifiés la protection. Les aménagements ne peuvent être acceptés que lorsqu’ils s’intègrent au site sans porter atteinte à ses qualités essentielles.

Le rôle du château

Le château de Moulineaux aurait été construit à l’instigation de Richard Cœur de Lion, pour former avec les Andelys, Radepont et Orival, un système de défense des passages de la Seine et de l’Andelle.

Le château a été édifié vers les 11–12è siècles et contrairement à beaucoup de forteresses normandes, le matériau utilisé n’est pas de la pierre de Caen mais du silex. Vers 1199, Richard Cœur de Lion y fit accomplir des travaux et y séjourna quelques temps.

Il fut également le fondateur de la forteresse château Gaillard ainsi que de son successeur Jean sans Terre.


Richard Coeur de Lion Jean Sans Terre

Ce dernier se réfugia à Moulineaux après avoir assassiné son neveu Arthur de Bretagne, puis fit démanteler le château pensant retarder l’avance de Philippe Auguste, avant de s’enfuir en Angleterre, dans son royaume.

C’est ainsi que les Rois d’Angleterre perdirent la Normandie. Ainsi furent séparées Normandie et Angleterre dont en 1066, Guillaume le Conquérant avait fait, avec la bénédiction du Pape, le Royaume anglo-normand.

Philippe fit relever le château car cette petite place forte servait à contrôler l’entrée de Rouen. En effet, situé sur une colline qui domine la Seine de très haut avec une vue qui s’étend sur toute la région rouennaise, cela en faisait une situation particulièrement.

En 1418 les rouennais croyant, à leur tour, à l’importance stratégique de Moulineaux en sacrifièrent les tours et les firent sauter. A leur avis, il y avait là de quoi empêcher les anglais de se fortifier dans leur conquête de notre province. Ils se trompaient car les Anglais demeurèrent à Rouen de 1418 à 1449.

En 1430-1431, Jeanne d’Arc y fut emprisonnée, et le château fut à nouveau démantelé au 16ème siècle, pour demeurer à l’état de ruines pendant plusieurs siècles, donnant dès lors proie à toutes sortes d’histoires et de légendes, personnes n’osant y habiter. Le château fut en effet sujet à de nombreux pillages, saccages et destructions.

Ainsi nous pouvons dire que la vie quotidienne des Moulinais fut profondément marquée par cette intense vie féodale ou seigneuriale mais les documents conservés ne permettent d’en retracer que les faits les plus marquants. Ainsi lorsque le Château de Robert le Diable fut pris par les anglais en 1365, la plupart des maisons du village furent pillées et incendiées.

A partir du XVème siècle...

A partir du 15ème siècle, le château appartint au domaine royal sans qu’il ne soit possible de déterminer à quelle époque il en sortit. Il fut ensuite possédé par les barons de Mauny qui le portèrent au 17ème siècle à la famille d’Etampes qui le conserva jusqu’en 1832.

Il connut dès lors plusieurs propriétaires successifs avant d’être racheté au début du siècle par Oscar Cosserat dont les héritiers le possèdent encore aujourd’hui.

En véritable mécène, O. Cosserat entreprenait entre 1900 et 1905 de relever les ruines du château de Robert le Diable. Il fit reconstruire sous la direction de Lucien Lefort, architecte des Monuments Historiques, les tours de Bourgtheroulde et de Rouen puis aménagea en 1907 un petit musée dans lequel étaient exposés les vestiges archéologiques exhumés lors des travaux. La seconde guerre mondiale vint le ruiner.

Une maquette en plâtre, réalisée à la fin du 19ème siècle par Jean-Baptiste Foucher, permet de retrouver l’aspect que devait avoir la forteresse au 13ème siècle avec son donjon, ses quatre tours d’angle, ses imposantes murailles courant sur plus d’une soixantaine de mètres et sa chapelle dont le siège fut transféré en 1419 en 1419 dans l’Eglise Saint-Jacques le Majeur.

Au début du 20ème siècle, les romantiques allemands réalisèrent des gravures représentant les ruines s’élançant par-dessus les broussailles, les ronces, les mûriers sauvages.

vendredi 28 avril 2006

L'église Saint-Jacques-le-Majeur

Il est également possible de visiter l’Eglise Saint-Jacques-le-Majeur qui date de la première moitié du 13ème siècle. En 1835, des protestations s’élèvent contre le projet de destruction de l’édifice. En 1858, l’église, fermée depuis près d’un demi-siècle, est rendue au culte.
Elle conserve des fonds baptismaux romans et est classée Monument Historique.

Cette église contient un vitrail du 13ème siècle. En 1242, Blanche de Castille, accompagnée de Louis IX et de Marguerite de Provence, vient faire un vœu à Saint-Jacques pour donner un descendant au trône de France. Trois ans plus tard, Marguerite donne naissance à Philippe le Hardi. Le reine mère fait alors don à l’église d’une verrière en trois parties. Ces vitraux, restaurés en 1855, qui occupent le fond de l’abside, représentent les trois souverains agenouillés. Les autres vitraux sont du 19ème siècle.

Le plan de l’église est simple : une seule nef en abside terminée en abside polygonale. Les contreforts massifs et les fenêtres étroites percées dans d’épaisses murailles, donnent à l’édifice un caractère de force.

On peut également admirer dans cette église un jubé en chêne du 16ème siècle. Il fut offert par Jean Garin, seigneur de Moulineaux. Ce jubé est sculpté côté nef en gothique flamboyant et côté chœur il présente une façade Renaissance. Il est surmonté d’un Christ en croix entre deux saintes femmes.
Malheureusement, cette église est également fermée pour des raisons de sécurité. (voir en annexe l’avis de la mairie de Moulineaux).

Procédure de classement

  1. Demande de classement : Etat, collectivités, association, commission départementale des site, particuliers
  2. Etude préalable (DIREN) : Ebauche d’un périmètre sur la base d’une étude paysagère ; vérification de la pertinence au regard des critères du code de l’Environnement ; constitution d’un rapport (dossier de présentation et documents graphiques).
  3. Concertation locale et consultation des conseils municipaux des communes concernées.
  4. Enquête administrative auprès du public : durée de 15 jours minimum à un mois maximum.
  5. Consultation de la commission départementale des sites, perspectives et paysages : présentation du projet et des résultats de l’enquête
  6. Transmission du dossier par le préfet au ministre chargé des sites.
  7. Consultation par le ministre de la commission supérieure des sites, perspectives et paysages.
  8. Consultation du conseil d’Etat (sauf si accord du propriétaire sur le projet).
  9. Classement du site.
Concernant le château de Robert le Diable, cette procédure de classement fut à l’initiative d’un riverain, M.Cosserat, dans le but de freiner l’intensification des activités du port qui descendaient de Moulineaux à la Bouille.

Il était propriétaire du domaine de la Vâcherie (château où il résidait en été), des ruines et du site du château de Robert le Diable, et de près de 9 hectares de terrains en bordure de Seine sur le territoire de la Bouille.

C’est à sa demande que les mesures de classement ont été présentées à la Commission des sites et des monuments naturels, afin qu’une protection officielle soit posée sur ces sites menacés par les extensions industrielles de la banlieue rouennaise.

Les raisons qui ont motivé sa demande pour le classement du château de Robert le Diable et ses abords sont les suivantes :

Tout d’abord, il s’agit d’un site historique du plus haut intérêt pour l’histoire de Normandie puisqu’il fut le théâtre de nombreux faits de guerre (souvenir de l’occupation des premiers ducs normands, de la guerre de Cent Ans, de l’occupation anglaise au 15ème siècle…etc). Intérêt incontestable également du point de vue archéologique grâce aux fouilles qui ont été exécutées et qui ont révélées la partie souterraine du château. Enfin, sur le terre-plein situé à côté du château, se trouve un panorama inoubliable sur la vallée de Seine de la Bouille à Rouen et sur la presqu’île de Roumare.

M.Cosserat a également œuvré pour le classement de l’église de Moulineaux qui date du 13ème siècle et qui a été jugé digne du classement Monument Historique Concernant le château de la Vâcherie, demeure du 18ème siècle en bordure de Seine, le dossier nous montre qu’il constitue l’un des sites les plus attrayants de cette partie de la vallée. Ce domaine forme actuellement le dernier rempart avant la Bouille face à l’envahissement industriel. Il a également proposé le classement de la Grande et la Petite Chaussée qui sont deux chemins pittoresques, parallèles à deux petits cours d’eau.

Fouilles archéologiques

L’importance du site avait été démontrée dès le milieu du 19ème siècle avec la découverte d’un cimetière gaulois situé dans les fosses du château de Robert le Diable. Ces fouilles, menées à l’occasion de travaux de terrassement décidés par M. Marin alors propriétaire du château, permirent de dégager en 1855 une trentaine de vases funéraires.

Deux ans plus tard, une quarantaine de nouvelles urnes étaient également dégagées dans les fossés : elles contenaient des ossements et l’une d’elles renfermait une petite coupe en terre, une épée et une pointe de lance. La localisation de ces nécropoles gauloises, remontant sans doute au premier siècle, a conduit certains historiens à suggérer que le château avait été élevé à l’emplacement d’un retranchement gaulois devenu un camp romain.

Cette hypothèse, que le puits du château creusé à une trentaine de mètres de profondeur et que l’on dit être gallo-romain semble confirmer, s’accorde parfaitement avec la géographie puisque le site commande par sa position stratégique toute la boucle de la Seine.

En effet, les fouilles qui ont été menées confirment l’existence d’un puits datant de l’époque gallo-romaine et étant situé dans l’enceinte. Au lieu-dit La Maredotte, dans le bois de Moulineaux, à quelques mètres du château, les substructions d’une villa gallo-romaine ont été mises en évidence. Cette villa a probablement été détruite par un incendie au 3ème siècle.

Mais l’histoire moderne du château ne commence vraiment qu’en 1903. Le propriétaire de la colline M. Oscar Cosserat fit défricher les vestiges du château, relevé par Philippe Auguste. Audacieusement, il rêva de restituer au paysage l’ancienne forteresse. Il rebâtit au nord la tour de Rouen, au sud celle de Bourgtheroulde, et consolida les souterrains. Grâce à lui le château de Robert le Diable ressuscita de ses cendres.

La visite du château était alors possible, et un petit musée dans lequel étaient exposés des souvenirs ramassés lors des fouilles en 1903 avait été aménagé dans la Grande Tour. Mais en quatre années de 1940 à 1944 tout cela disparu : volé, dispersé, anéanti, saccagé.

Dix ans après en 1953, Roger Parment entreprit, avec l’aide plusieurs bénévoles, de sauver une fois de plus ces ruines féodales, toujours abandonnées. La première consécration de cette œuvre se situe le 12 avril 1954 : le château rouvre ses portes aux visiteurs. C’est-à-dire qu’ils pouvaient enfin visiter les ruines sans risques de tomber au fond d’un puits !

Ils pouvaient en toute quiétude, en se laissant guider à travers les souterrains et les salles aménagées, visiter ce cadre où l’on peut découvrir l’un des plus beaux panoramas de Normandie.

Les restaurations qui ont eut lieu au 20ème siècle sont l’œuvre de l’architecte départemental Lefort, qui s’appliqua à restituer, selon les données anciennes recueillies et au gré des fouilles exécutées, l’aspect exact de l’édifice au début de sa ruine.

Malheureusement, pour des raisons de sécurité, le château est à nouveau fermé actuellement, et ce, depuis Octobre 2003.

jeudi 27 avril 2006

La Vallée de Seine

La vallée de Seine offre une pluralité de sites remarquables dont la liste n'est pas exhaustive. On peut cependant en proposer quelques-uns comme les ruines de l'abbaye de Jumièges; le site de château Gaillard situé aux Andelys; le PNR des boucles de la Seine normande avec autour la Route des chaumières ou encore la Route des fruits.


Les ruines de l'abbaye de Jumièges

     

Placée aux bords de Seine, à l'Ouest de Rouen, l'abbaye de Jumièges est célèbre par son architecture particulière pour l'époque et son histoire faite de rénovation et de destructions. Le temps, malgré les ravages qu'il engendra, a laissé d'imposantes ruines qui traduisent encore la force de Dieu que l'on voulait invincible.

Fondée en 654 par Philibert, l'abbaye de Jumièges connut un essor très rapide. Conformément à la règle de Saint-Benoît, les moines partageaient leur temps entre la prière, le travail et l'accueil des pauvres, ce qui valut à leur monastère d'être surnommé "Jumièges l'hospitalier".

Incendiée en 841 par les Vikings, l'abbaye fit relevée vers 940 par Guillaume Longue Epée ,duc de Normandie, mais elle ne retrouva vraiment la prospérité de ses origines qu'au 11ème siècle. Puis, périodes fastes et troublées alternèrent ensuite jusqu'à la Révolution. Le site a été classé Monument Historique en 1927 et devint possession de l'Etat en 1947.


Château Gaillard

C'est à l'instigation de Richard Coeur de Lion que le site de château Gaillard fut construit. Dès 1196, Richard Coeur de Lion avait des projets clairs pour le site des Andelis. Depuis le traité de 1196, les meilleures places fortes de son domaine étaient aux mains des français, laissant Rouen à découvert. La nécessité de créer un nouveau rempart, une nouvelle pièce maîtresse de la défense de la Normandie, et de préserver sa capitale d'une entrée en force des troupes françaises devint impérieuse.

L'idée d'ériger sur la "Roche d'Andeli" une forteresse dominant de près de 100m le cours de la Seine, répondait à un but stratégique de forte portée symbolique. L'occupation majeure de Richard, dès 1196, fut donc de fortifier "Andeli", l'accompagnant d'un vaste ensemble de défenses en amont et en aval de la Seine et de construire une forteresse spectaculaire perchée sur un long rocher escarpé.


Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine Normande

La préservation et la gestion des milieux naturels remarquables, la prises en compte de l’environnement dans les entreprises, l’accueil touristique, le maintien du cadre de vie, le développement d’activités culturelles constituent les orientations du Parc. Pour mener à bien les missions du Parc, l’équipe est répartie en pôles d’activités qui peuvent se décliner autour des thèmes suivants :

  • Agriculture
  • Architecture
  • Culture
  • Eau
  • Economie
  • Education
  • Environnement
  • Paysage
  • Tourisme

Le monument du "Qui-Vive"

Non loin de ce château se trouve le Monument du « Qui-Vive », construit en 1901, et dont l’architecte est E. Fauquet et le sculpteur A. Foucher.

Du 30 décembre 1870 au 4 janvier 1871, les mobiles de l’Ardèche, de la Loire-Inférieure, des Landes, du Calvados et de l’Eure opposent au pied des ruines du château de Robert le Diable, une résistance héroïque aux Prussiens. Bien inférieurs en nombre, ils parviennent néanmoins à stopper l’avance de l’ennemi, malgré des conditions climatiques rigoureuses.

Un monument commémore ce fait d’armes : un mobile, debout devant une évocation du château, crie « Qui vive? ».

mercredi 26 avril 2006

Arrêté du Ministère de l’Education Nationale et de la direction des Services d’Architecture

Arrêté du Ministère de l’Education Nationale et de la direction des Services d’Architecture datant de 1944 et qui explique dans son article premier que les communes de la Bouille et de Moulineaux sont inscrites sur l'Inventaire des Sites.

Cliquez ici pour visualiser l'arrêté ministériel :

mardi 25 avril 2006

Autres éléments patrimoniaux

A Moulineaux se trouve également la chapelle du Manoir des Garin, datant du 16ème siècle. De ce manoir il ne reste plus aujourd’hui que quelques bâtiments de ferme et la chapelle. Le restaurant des Sources est bâti à l’emplacement de l’ancien logis. Le parc conserve quelques arbres centenaires, dont un platane vieux de 450 ans et un tulipier de 25à ans.

Dans la chapelle on peut trouver des peintures murales représentant les anciens propriétaires du manoir. La chapelle s’orne également des armoiries de Marie Le Pesant, grand-tante de Pierre Corneille.

Un peu plus loin, on peut également trouver un ancien lavoir, situé à l’emplacement de l’ancienne fontaine publique. Les sources de Moulineaux produisent 40000 mètres cube d’eau par jour et approvisionnent Moulineaux, Grand-Couronne et une partie de Rouen.

Existe également le château du Rouvray construit en 1876. Cette demeure a été bâtie pour les frères Dutuit, riches collectionneurs d’objets d’art.

Et enfin on peut voir le Viaduc des 17 piles, datant de 1870, et situé dans la forêt de La Londe. Il s’agit d’un viaduc de raccordement entre Rouen-orléans et Oissel-Serquigny.

Un spécimen de ces drakkars est exposé dans le Musée Viking aménagé en 1954 dans les ruines séculaires du château. L’histoire des « hommes du nord » y est retracée à l’aide de personnages de cire. Malheureusement, le château étant fermé pour l’instant, ce musée l’est également puisqu’il se situe dans les ruines du château.

Ce musée de personnages en cire avait été mis en place pour abriter des scènes de la vie de Robert le Diable ainsi qu’une réplique du drakkar royal d’Asenberg. Conçu pour la guerre, ce type de bateau, léger, était utilisé par les Vikings lors de leurs attaques et à été l’instrument de l’expansion maritime scandinave à partir du 8ème siècle.

jeudi 20 avril 2006

La légende de Robert le Diable

En puisant aux sources historiques, aucun doute n’est possible sur l’existence d’un Robert dit « Le Magnifique » qui aurait eut pour fils Guillaume le Conquérant, mais concernant Robert le Diable deux thèses s’affrontent : la première affirme que Robert le Magnifique et Robert le Diable seraient une seule et même personne. Cela ferait donc de Robert le Diable le père de Guillaume le Conquérant.

Guillaume le Conquérant Robert le Magnifique Robert Courte Heuse

La seconde affuble Robert Courte Heuse, fils de Guillaume le Conquérant, de ce surnom.

La différence est de taille puisque le même adjectif s’attribue au père de Guillaume ou à son fils. D’autres historiens n’hésitent pas : pour eux, Robert le Diable naquit de l’imagination populaire et son existence sert à éliminer les diseurs de légendes.

Selon ce cas de figure, il serait au cœur de toute une tradition romanesque qui a donné naissance à de nombreux récits et à un opéra au 19ème : Le Roman de Robert le Diable.
L’épouse d’un duc de Normandie rapporte la légende de la façon suivante : ne pouvant avoir d’enfant en dépit des prières qu’elle adressait à Dieu, elle invoqua le Diable et donna naissance à un jeune garçon.

Cet enfant, coléreux, méchant et violent, fut fait chevalier par son père et prit la tête d’une troupe de brigands en terrorisant la campagne normande.

Prenant petit à petit conscience de ses méfaits, il cherche à connaître la raison de la fureur qui l’anime et découvre le mystère de sa naissance. Il se rend à Rome pour se soustraire à cette influence diabolique, rencontre un pape, puis se confesse à un ermite qui lui demande en pénitence de faire vœu de silence et de disputer sa nourriture aux chiens.

Robert s’y soumet avant d’être recueilli comme un vagabond par l’empereur au moment où Rome par des pillards que nul n’ose combattre.

Robert le Diable revêt son ancienne armure à l’insu de tous et affronte seul les barbares pour sauver la ville de la destruction. Seule la fille de l’empereur la vu ôter son armure alors que toute la ville cherche à savoir qui est ce courageux chevalier à qui l’empereur promet de donner sa fille en mariage.

La légende se finirait ainsi : Robert serait délivré de ses vœux par l’ermite et il aurait refusé d’épouser la princesse pour vivre en ermite jusqu’à la fin de ses jours avant d’être béatifié.

Un autre récit fort différent assure que Robert le Diable serait Robert le Magnifique, duc de Normandie de 1027 à 1035. Il aurait fait empoisonner son frère pour obtenir le duché, et de sa liaison avec une jeune bergère serait né Guillaume le Conquérant, avant qu’il n’entreprenne un pèlerinage à Jérusalem où il mourut sur le chemin du retour, « porté par quatre diables au paradis ».

En résumé, Robert le Diable a-t-il vraiment existé même si un château porte son nom, ou est-il né de l’imagination populaire? Une certitude en tout cas quant à l’occupation du site, qui elle, est vraisemblablement très ancienne.

samedi 1 avril 2006

La proposition de classement de la Commission des Sites et Monuments Naturels de la Seine-Inférieure

La proposition de classement de la Commission des Sites et Monuments Naturels de la Seine-Inférieure.

Cliquez ici pour visualiser la proposition de classement :